Légende chrétienne antique

Qui était vraiment Saint-Nicolas, l’ancêtre du Père Noël ?

Saint-Nicolas de Myre

Aujourd’hui, le 6 décembre, est la fête de St-Nicolas. A l’approche de Noël, ce saint est célébré traditionnellement dans plusieurs pays européens, où il distribue des cadeaux aux enfants sages. Dans les sociétés post-chrétiennes modernes, Saint-Nicolas est devenu le fameux Père Noël. Qui était vraiment Saint-Nicolas ?

Nicolas de Myre est né vers 270, à Patara, en Lycie (Sud-Ouest de l’actuelle Turquie), dans une famille chrétienne aisée. Il grandit donc dans une période de tranquillité relative pour les chrétiens, connue sous le nom de Petite Paix de l’Eglise. Après la mort de ses parents, de la peste, il sera élevé par son oncle, l’évêque de Myre, qui le nomme prêtre. Il deviendra aussi le disciple du Père de l’Eglise Méthode d’Olympe.

Vers 300, à la mort de son oncle, il est nommé évêque à sa place. C’est probablement à ce moment-là qu’il distribue aux pauvres toute la fortune dont il a héritée. Quelques années après, l’Empereur Dioclétien lance la dernière grande persécution des chrétiens. Nicolas est emprisonné et torturé pour sa foi. Mais la place de l’Eglise dans l’Empire changera radicalement après la conversion du nouvel Empereur Constantin. Dans ce contexte, Nicolas participera au Concile de Nicée, où il se fera remarquer comme un ardent défenseur de l’orthodoxie nicéenne contre l’hérésie arienne. L’auteur byzantin du 7° Siècle André de Crète rapporte qu’il aurait même giflé Arius lors du Concile et été suspendu pour ce geste ! Toujours selon André de Crète, c’est lui qui a convaincu l’évêque arien Théognios de Nicée de son erreur et de la justesse du point de vue orthodoxe. Théognios de Nicée fait partie des signataires du Crédo de Nicée, alors qu’il était auparavant connu comme arien. Nicolas se fera connaître aussi comme un adversaire du paganisme, en détruisant le temple d’Artémis de Myre. On ne sait rien de lui sous le règne de l’Empereur arien Constance (337-361). Il meurt en 345, à Myre. Le jour de son décès, le 6 décembre, est devenu la fête de St-Nicolas.

Tels sont les éléments autobiographiques qu’on peut tirer des récits légendaires de la vie de Saint-Nicolas. Comme pour d’autres saints, on lui attribue aussi bon nombre de miracles. Notamment, il serait apparu en rêve à l’Empereur Constantin, pour lui ordonner de libérer trois soldats injustement condamnés. Convaincu de leur innocence, l’Empereur les a envoyés à Myre avec une lettre de demande de pardon à l’évêque. On pense que c’est ce miracle qui est à l’origine de la légende la plus connue au sujet de Saint-Nicolas : celle des trois enfants, tués et découpés par un boucher, qu’il a ressuscités. Dans les icônes orientales, les trois soldats sont représentés nettement plus petits que l’évêque, ce qui explique pourquoi l’Occident médiéval les a pris pour des enfants. C’est cette légende qui a donné naissance à la tradition de Saint-Nicolas qui offre des jouets et des friandises aux enfants sages. Quant au boucher qui avait égorgé les enfants, il est devenu son acolyte, qui punit les méchants enfants avec son fouet : le Père Fouettard.

A l’origine, la fête de St-Nicolas était célébrée indépendamment de Noël. Lors de la Réforme protestante, le Réformateur Martin Luther, afin d’affaiblir l’influence du culte des saints, a remplacé Saint-Nicolas par l’enfant Jésus, qui apporte des cadeaux aux enfants la nuit de sa naissance. Aujourd’hui, nous connaissons surtout la version laïque de St-Nicolas : le Père Noël, qui, la nuit de Noël, parcourt le monde sur son traîneau de rennes afin de de déposer ses cadeaux sous le sapin.

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